En quelques années, le principe du viager est entré dans la tête des propriétaires

Le marché est plus équilibré et attire désormais autant de vendeurs que d’acquéreurs

Il y a maintenant 7 ans que Philippe Verdonck et son équipe sont actifs dans le secteur du viager immobilier. Le principe de ce contrat qui lie des personnes vieillissantes et des investisseurs ou des candidats-acheteurs a toujours suscité le débat. Mais en quelques années, comme nous l’assure Philippe Verdonck, « les choses ont réellement changé. Auparavant, il était aisé de trouver des acquéreurs, mais compliqué de trouver des vendeurs. Désormais, le principe de ces contrats où, en théorie, chaque acteur est gagnant semble être entré dans les mœurs, et le marché semble plus équilibré que par le passé. Je suis régulièrement sollicité par des candidats-acquéreurs, et ceci me permet de proposer leurs candidatures à des personnes désireuses de vendre leur bien qu’il s’agisse de leur habitation principale, d’un bien qu’ils mettent eux-mêmes en location, ou encore d’une maison ou appartement de vacances ».

Un contexte financier changeant

Il y a dans cette mutation des attitudes, une série de facteurs. À commencer par une meilleure connaissance générale des mécanismes financiers et de l’investissement. Ces sujets un peu sensibles sont devenus bien plus importants ces dernières années en raison de la chute du niveau des taux d’intérêt sur les produits bancaires ou d’assurance. En effet, arrivés à l’âge de la retraite, les personnes sont souvent déçues du niveau de la pension légale pour laquelle ils ont cotisé une vie durant, surtout dans le cas des indépendants. Le complément classique en termes de revenus a donc toujours été en Belgique, le compte d’épargne. À preuve les quelque 273 milliards d’euros qui y sont logés (février 2025)… Mais ces dernières années, ce pactole a rapporté si peu aux épargnants que son rendement n’a pas permis de contrer les effets de l’inflation sur le pouvoir d’achat. Ce qui est clairement pour les retraités un incitant sérieux à procéder à une vente en viager. D’autant que, le temps passant, il faut se préparer à faire face à des dépenses de santé…

Une fiscalité à géométrie variable

Il n’aura échappé à personne que notre nouveau gouvernement fédéral a pris des décisions un peu préoccupantes du point de vue des détenteurs d’un patrimoine financier. La taxation des plus-values sur actions qui va être mise en place risque fort de peser sur l’enthousiasme des investisseurs, puisqu’une partie de leurs gains boursiers ira dans la poche du Trésor belge. Cette nouveauté dont les contours doivent encore être confirmés au sein des textes de loi devrait faire songer aux investisseurs à la « poche » préservée des acquisitions immobilières par les contrats de viager. Une affaire à suivre…

Patrick Van Campenhout (Journaliste – Auteur)

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Philippe VERDONCK

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